Merlin, dans son laboratoire, absorbé dans ses pensées (l’air inspiré du vainqueur, en somme !).
« Bon, alors, après avoir trouvé une potion qui transforme l’eau en vapeur, il va falloir que je me creuse sérieusement pour mitonner quelque chose de plus convaincant ! » Une seconde s’écoule « Ça y est, j’ai trouvé : une potion à remonter le temps… comme ça, on pourra empêcher que l’autre il ait existé, et l’autre encore nous fera pas ch*** à chercher son Graal, là, pffff ! » Plusieurs jours, euh, semaines, euh, mois, s’écoulent… c’est la fête du printemps, les festivités battent leur plein tout le monde est là, heureux… il ne manque que Merlin, mais tous les chevaliers sont là ! Karadoc terrorise les quelques cochons qui ne sont pas encore cuits, Perceval a convaincu Bohort et le tavernier de jouer à l’un de ses jeux si faciles et compris de tous, Arthur et Lancelot conversent sur les arts de combats, Leodagan crame des péquenots, Yvain et Gauvain font des spectacles fabuleux sur ……. la vie trépidante des abeilles bretonnes, les épouses critiquent leurs maris, la musique fait danser les pécores, le vin s’enivrer les conversations, l’amitié tisse ses liens comme la toile d’une araignée méticuleuse, la lune…et... (tiens à propos d’araignée !!!) Merlin déboule, comme un gagnant, dans la fête. Il tient une sorte de boîte. Saluant tout le monde, affable, comme à son habitude, il tente une déclaration : « - Bon alors j’ai trouvé un truc que les enchanteurs recherchent depuis des plombes ! Arthur, déjà agacé : - Allez, expliquez-nous votre truc, et qu’on en finisse ! - Et bien, j’ai trouvé comment remonter le temps ! » Une seconde passe, l’assemblée est médusée : Lancelot, interloqué : « Vous voulez dire que vous pouvez vous déplacer dans le passé ? Merlin, tout fier, - Oui absolument !!! Arthur, dubitatif : - Et bien prouvez-le nous ! Là-dessus, un cochon épouvanté, poursuivi par Karadoc, passe derrière Merlin en vociférant. Ce dernier, surpris, laisse tomber la boîte…qui s’ouvre ! Une lumière d’un blanc profond inonde la plaine, le ciel, le lac voisin, le château, la forêt : toute la nature semble s’engouffrer dans la boîte… rien se peut résister à cette incommensurable force invisible et implacable. Tous crient, comme pour conjurer l’angoisse qui étreint leurs gorges tout à l’heure encore abreuvées de vins et autres spiritueux. Ils sont happés par un gouffre immense et béant. Un néant inéluctable. Puis, plus rien. Le vide. Comme si l’absence avait duré des siècles, ils se réveillent les uns après les autres comme après une nuit inénarrable de faits plus ou moins avouables ! Ils sont dans la même plaine, le même endroit où cette bouche géante les a engloutis la veille… Mais tout a changé, le temps, l’espace, leur perception même des choses. Ils ont bien gardé leur mémoire, mais ils ont acquis un autre savoir : étranger, futuriste. VB, ces deux lettres ont un véritable sens pour eux : d’ailleurs, deux sont en train de traverser le ciel lapis-lazuli au dessus d’eux dans un grondement sourd qui ne fait aucun doute sur la puissance des sept réacteurs à impulsion. Et puis, les Légoriens, ces êtres pacifistes leurs sont connus… En se réveillant, ils comprennent que plus rien ne sera comme avant, que ce c** de Merlin a encore foutu la grouille… Perceval : « Pfiou, avec tout ce que je sais de cet univers, les techno, le terraformeur, on n’est toujours pas foutu de trouver un Graal… ça doit être sérieusement balaise un Graal ! - Leodagan, vous croyez pas qu’on ferait pas mieux de retourner au château pour voir si rien n’a bougé. » Arthur, à Merlin : « Mais qu’est-ce que vous avez foutu espèce de crétin ? Où on est maintenant ? - Ben on doit être avant l’Antiquité, normalement ! - L’Antiquité !? Les Romains se baladent souvent à bord de Vaisseaux de Bataille, espèce d’Andouille ? - Ils ont dû inventer ça et ça n’a pas marché, alors ils sont revenus aux catapultes !!! - Naooon ! Mais vous vous foutez de moi en plus, je vais vous faire enfermer au cachot jusqu’à la fin de votre existence, vous, ça va pas traîner ! » Alors, un bruit assourdissant retentit, tous les regards se tournent dans la direction… c’est un missile interplanétaire qui sort d’un silo à quelques kilomètres, dans une lumière aveuglante… Yvain, arrive en hurlant : « Sire, Sire, avec Gauvain, on cherchait, euh, et bien, en fait, par une maladresse fortuite de mon pied gauche, on a heurté une table derrière un petit bâtiment et ça a déclenché ça !!! - Et vous l’envoyez sur qui ? - Attendez, Sire, on peut voir la destination, s’exclame triomphant Gauvain, attendez, je lis : alors la cible c’est "a", puis "s", puis "h" (oh, c’est génial, la technologie, dit-il joyeux), puis "u", puis un "r", et enfin : "a" (et là il affiche un air … mais un air… un vrai gagnant, on l’inviterait au dîner de mercredi soir… hem) ! » Lancelot, furieux et conscient de l’erreur phénoménale : « Vous êtes en train d’envoyer un missile interplanétaire sur Ashura espèce de fou ! Yvain, résigné et imperturbable : - De toute façon, je le connais pas ! Leodagan, dépité : - Mais qu’est-ce qui m’a fabriqué un con pareil ! Il tire des missiles sur le premier de l’univers… (se tournant vers sa femme) Ah j’aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour-là ! » Arthur, trépignant, panique : « Bon, et bien détournez-le moi ce missile, on va pas attendre qu’il atteigne sa cible, on est pas là pour avoir des emm…nuis, on en a déjà assez comme ça ! Lancelot, prend les choses en main : - Calogrenant, détruisez-le en plein vol ! - Voilà, Seigneur Lancelot, c’est fait… » Une vague d’applaudissements résonne dans toute l’assemblée… mais une explosion gigantesque éclaire la presque totalité de l’horizon. Arthur, las et incrédule : « Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel ? - Sire, Sire ! Perceval déboule de la forêt : - Avec Karadoc, on cherchait de quoi grailler, quand on a vu le missile décoller, on s’est dit : nous les « Kaamelot » on est de pacifistes, on ne peut pas faire ça, on cherche juste un Graal ! Alors on a fait sauter tous les silos !!! Arthur, médusé : - Quoi, mais avec quoi on va se défendre, maintenant ? Perceval réalisant sa bêtise : - C’est pas faux ! » Le Roi Arthur a fort à faire avec ses branqu… ses preux chevaliers, la quête du Graal est encore loin d’aboutir. Mais le mot d’ordre est simple, simpliste, même : s’amuser coûte que coûte, mais en paix, dans la bonne humeur et dans l’amitié ! Welcome aboard, we're expecting you ! (signé Captain Stubbing) On aimerait bien être considérés comme "Tel" !!! (signé Perceval, bien sûr)
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